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 Socialisation et développement du chiot - par Bernadette QUEINNEC

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AnneDesmedt
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AnneDesmedt


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Socialisation et développement du chiot - par Bernadette QUEINNEC Empty
MessageSujet: Socialisation et développement du chiot - par Bernadette QUEINNEC   Socialisation et développement du chiot - par Bernadette QUEINNEC EmptySam 21 Nov - 16:20

A lire absolument par quinconque envisage de faire naitre une portée de chiots Wink

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Socialisation et développement du chiot
par Bernadette QUEINNEC, 1981



Le développement comportemental et psychique du chien se produit pendant la croissance en suivant un cours à peu près immuable dans sa chronologie.
Dans cet ensemble qui se poursuit jusqu'à la maturité, tous les évènements s'enchaînent et chaque progrès ou chaque acquisition s'avère indispensable pour la réalisation des suivants.

En rapport avec la nature grégaire de l'espèce canine, c'est toutefois le phénomène de socialisation qui domine en importance le schéma de développement comportemental de celle-ci et ses modalités sont déterminantes sur la nature ultérieure des relations entre le chien et l'homme.

On a démontré que le comportement du chien est calqué sur celui du loup lorsque ces deux animaux sont placés dans les mêmes conditions.
 
Le chien vit donc normalement en bandes socialement organisées.
Dans la bande, les individus ont mutuellement des relations complexes qui s'inscrivent dans le cadre principal d'une hiérarchisation. On entend par socialisation, l'apprentissage des modalités de relations entre les membres d'une même bande ou d'une même société (société s'entend ici au sens large d'un ensemble d'individus vivant ensemble et entretenant des relations mutuelles).

Cette "formation sociale" peut présenter deux aspects fondamentaux :

* la socialisation intraspécifique qui ne concerne que l'apprentissage des relations sociales entre sujets de même espèce, en l'occurence entre chiens

* la socialisation interspécifique qui implique des relations du même modèle avec individus d'espèces différentes.

Dans le cadre de cette étude, ce sont surtout les relations homme-chien qui nous retiendront.

On distingue en plus

* une socialisation primaire qui correspond à la première acquisition de relations sociales avec quiconque, au moment de l'éveil des facultés.

* une socialisation secondaire qui peut avoir lieu n'importe quand après la formation de l'individu et qui correspond à l'établissement de liens sociaux entre individus "formés".

Les étapes du développement comportemental

Au moment de la naissance, le développement comportemental du chiot a déjà commencé.
On a mis en évidence en effet, qu'outre les facteurs héréditaires, divers facteurs peuvent intervenir avant la naissance pour modifier le comportement ultérieur chez le chien comme dans les autres espèces.
Des stress subis par la mère au cours de la gestation peuvent, par exemple, modifier ultérieurement l'émotivité des petits.
Après la naissance, le développement est constant et progressif mais comporte toutefois des étapes qui permettent de diviser la vie du chiot en autant de périodes caractéristiques.

C'est ainsi que SCOTT et FULLER ont défini en 1965 les principales périodes suivantes :

- période néonatale: 1ere t 2eme semaine
- période de transition: 3eme semaine
- période de socialisation: 4eme semaine à 10 ou 12eme semaine
- période juvénile: de la 12eme semaine à la puberté


Notons qu'il n'y a rien d'absolu dans les dates de passage d'une période à l'autre et que divers auteurs ont proposé des schémas plus subdivisés. Des études ultérieures devraient encore apporter divers aménagements à ce tableau.


La période néonatale

Dite encore phase végétative, la période néonatale est caractérisée par le fait que le comportement et les réactions des chiots sont uniquement conditionnées par le besoin de téter et le maintien de la température corporelle.
Si les chiots se blottissent contre la mère ou les uns contre les autres c'est uniquement pour se défendre contre le froid.
On observe d'ailleurs que dans un local très chauffé ou sous une lampe à infra rouges les chiots se tiennent dispersés dans le nid lorsqu'ils ne tètent pas.
Ces comportements très élémentaires ne doivent pas faire oublier que certaines expériences précoces peuvent avoir des conséquences sur le comportement ultérieur.
Les effets du milieu sont déjà ressentis profondément à cette époque.

Des stress subis peu après la naissance peuvent avoir des conséquences néfastes sur le futur comportement de l'animal et sur ses réactions émotives et peuvent être la cause de troubles psycho-somatiques.
Par contre, des stimulations diverses, même peu agréables, telles qu'exposition au froid, flash, bruits divers, peuvent profiter aux chiots au point que ceux qui les ont subis se révêlent supérieurs à des chiots témoins: ils ont ultérieurement une émotivité plus faible, une plus grande capacité à résoudre divers problèmes et sont hiérarchiquement dominants.
Vers la fin de la 2eme semaine, soit entre le 12eme et le 15eme jour, les paupières des chiots s'ouvrent sur des globes oculaires ternes et non fonctionnels. Cette étape signe la fin de la période néonatale et amorce la période suivante.


La période de transition

La période de transition correspond en effet à la phase d'éveil.
Pendant cette période, on voit graduellement apparaître des modèles de comportement plus évolués.
Le chiot se lève sur ses membres pour commencer à se mouvoir debout.
Il est capable d'acquérir des réflexes conditionnés. Il commence à manifester sous forme de jeu un certain nombre des comportements de l'adulte : lutte avec prise par la bouche, geste de tuer une proie en secouant la tête de droite à gauche, etc...
On note aussi que le chiot commence à manifester un intérêt particulier pour la bouche de sa mère: on le voit souvent lui lècher et lui mordiller les commissures des lèvres.

C'est parce qu'à cette date les parents commencent dans la nature à régurgiter la nourriture prédigérée à leurs petits.
Le geste du chiot qui attend la nourriture de la bouche de ses parents ou sollicite la régurgitation a été ritualisé dans l'espèce comme une manifestation de comportement amical.
A cette époque, il n'existe pas de réaction de peur.
La main humaine, même inconnue, est alors tout autant recherchée que le corps d'un autre chiot.
La période de transition se fond insensiblement dans la période qui vient ensuite.


La période de socialisation

Cette période a parfois été subdivisée en 2 phases successives qui sont :

la phase de formation (semaine 4 à semaine 7) et la phase de socialisation proprement dite (semaine 8 à semaine 10 ou 12).


- La phase de formation coïncide avec la quasi maturité neurologique.

Elle est caractérisée par un perfectionnement rapide des capacités motrices et sensorielles.
Le chiot acquiert très vite une grande mobilité dans la marche, la course, le franchissement d'obstacles, etc...Il voit et entend très bien et s'avère capable de suivre du regard les objets en mouvement. Par contre, il ne réussit pas à résoudre des problèmes qui ne présentent aucune difficulté pour des adultes, tels, par exemple, que le contournement d'un obstacle pour aller chercher une nourriture qui lui est visible.
L'activité excrétrice présente un modèle stable qui peut être mis à profit dans l'éducation.
Dès leur réveil les chiots quittent le nid pour uriner. Ensuite, ils se nourrissent et se mettent à jouer. Au bout d'un moment ils s'arrêtent de jouer et s'éloignent en flairant par terre et en cherchant une place où ils vont uriner et déféquer.
Le champ d'investigation s'agrandit. La portée explore l'espace environnant et il faut qu'elle dispose d'assez de place pour cela.
Le comportement de lutte se précise, avec des assauts, des tentatives de mordre et des émissions de sons agressifs tels que grognements et aboiements.
Vers la 5eme semaine le comportement de défense d'un objet ou de la nourriture apparaît ainsi que des comportements de poursuite qui sont les premiers signes d'une activité de groupe coordonnée.
A 6 semaines, on peut observer la plupart des modèles du comportement de l'adulte.
C'est dans cette période de formation que le chiot commence à développer des relations sociales et des réactions émotionnelles primaires.
Pendant ses investigations, il se replie vers les lieux connus à la moindre alerte et parfois intègre celle-ci comme une agression qui le fait hurler de détresse.
La mère lui inflige ses premières corrections: par exemple, s'il continue à tirer sur ses mamelles lorsqu'elles sont vides, elle le bouscule un peu brutalement de la mâchoire mais le console en le lèchant avec contrition dès qu'il se met à crier.
La méfiance à l'égard des inconnus apparaît: si on met la main dans le nid pour la première fois le 25eme jour de vie, les chiots manifestent de la crainte, reculent ou cherchent à happer cette main. Toutefois, à cette date la peur est dominée très facilement.
C'est donc dans la phase de formation que se fait la socialisation primaire ou tout au moins son début.

Tous les travaux d'éthologie ont démontré que cette socialisation primaire est une période critique.
Le concept de période critique implique que ce qui se passe alors est déterminant par rapport à l'ensemble du processus et l'influence de
façon irréversible.


La socialisation primaire est, en effet, assimilée au phénomène d'empreinte (ou imprégnation) chez les oiseaux qui se produit dans un laps de temps très court après l'éclosion.
Si l'on prend de jeunes canetons à ce moment (où ils ont déjà une maturité avancée), et qu'on les élève sans leur mère, ils s'attachent préférentiellement à l'homme voire à l'objet avec lequel ils sont élevés. Ils s'identifient à ceux-ci au point de ne plus pouvoir parfois reconnaître leur propre espèce. C'est ainsi que plus tard certains dirigeront leur activité sexuelle vers l'homme ou l'objet plutôt que vers leurs congénères.
L'attachement qu'ils ont conçu pendant l'empreinte est transposable à un autre homme ou un autre objet de même nature mais ne l'est plus ou l'est très mal à leur propre espèce ou à d'autres.
Chez le chien cette période est beaucoup plus étalée dans le temps et peut durer, pense-t-on jusqu'à 10 ou 12 semaines, mais elle présente les mêmes caractéristiques.
Un Chihuahua de 3 semaines a été placé dans une portée de chatons. A 12 semaines, il s'est avéré qu'il était complètement désorienté parmi ses frères de portée et recherchait la compagnie des chats. Par contre les chatons élevés avec lui étaient aussi à l'aise et aussi sociables avec les chiens qu'entre eux.
Le maintien dans la fratrie assure naturellement l'établissement de la socialisation primaire intraspécifique.
Mais nous n'avons que faire de chiens qui ne sauraient avoir de relations qu'avec des chiens.
Par conséquent la socialisation interspécifique avec l'homme est absolument nécessaire et ne peut être établie que par le contact chiot-homme pendant cette période.
Après la phase de formation où se fait, en somme, l' identification des espèces amies avec lesquelles on peut entretenir des relations sociales, vient la phase suivante.


- La phase de socialisation proprement dite

Ce qui se passe à cette phase va permettre l'établissement de ces relations sociales elles mêmes.
Il existe pendant cette période une disposition particulièrement favorable à l'apprentissage du comportement social qui rend celui-ci possible et facile.
Passé cette période la possibilité d'apprentissage social n'existera plus.
Par le jeu, mais aussi par l'exemple de la mère et par son éducation ainsi que par les expériences acquises avec des chiens plus âgés, le chiot apprend le comportement de groupe et ses modalités d'expression: suprématie psychique du meneur de meute, subordination aux animaux hiérarchiquement supérieurs, confiance en eux, etc..
Le chiot est aussi bien disposé à apprendre les relations sociales avec l'homme et c'est le moment d'en profiter pour lui faire comprendre clairement sa position subordonnée par rapport à lui.
L'homme est alors perçu comme un chef et cette position ne lui sera plus jamais contestée. On attendra de lui, en contrepartie une fonction de protection, et sa fonction de direction, corrélée avec l'obéissance qu'on lui doit apparaîtra comme une chose tout à fait naturelle.
La disposition à l'apprentissage social est fondamentalement contrariée par la crainte.
La crainte constitue le principal facteur limitant de la capacité de développer de nouveaux attachements sociaux.
En se développant particulièrement après la 8eme semaine, la période de crainte amène l'achèvement de la période propice à la socialisation.


La période juvénile

La fin de la période de socialisation se chevauche avec le début de la période juvénile, qu'en matière d'établissement de relations sociales on a également appelée phase de hiérarchisation.
Dès 3 à 4 mois environ les relations de dominance et de subordination se précisent dans le groupe canin.
La subordination aux parents ou aux animaux plus âgés n'est pas remise en cause, mais chaque chiot de même âge établit sa position dans la hiérarchie et devient plus indépendant.
Les disputes peuvent alors dégénérer en batailles avec blessures.
Un mâle ou une femelle prend la direction de la bande. Les dominés peuvent présenter des retards de maturité qui persistent tant qu'ils restent au sein du groupe.
Ainsi les chiots qui resteront avec des adultes au contact desquels ils ont grandi peuvent-ils aussi présenter des retards de comportement et conserver, passé 2 ans, des signes de juvénilité comportementale. A 4 mois, la hiérarchie du groupe est établie. Cette phase de hiérarchisation est également une phase de renforcement de la socialisation primaire.

En effet, il faut savoir que la socialisation primaire établie à 12 semaines n'est pas une acquisition stable. En rapport avec l'instabilité générale des acquisitions chez le jeune, celle-ci peut en effet régresser.
Des chiots bien socialisés à 4 mois que l'on isolera alors dans un chenil pourront, à l'âge de 6 ou 8 mois, se montrer méfiants envers les inconnus et même envers leur premier maître. Ils seront éventuellement totalement effrayés lorsqu'on les sortira du chenil.
Il y a eu désocialisation. Il y a donc lieu de renforcer la socialisation primaire dans la suite du développement et c'est ce qui se passe normalement dans la phase de hiérarchisation.
Les contacts humains doivent donc aussi être impérativement maintenus et les relations renforcées.
A la phase de hiérarchisation, suit la phase d'organisation en bande.
Pendant cette phase les positions hiérarchiques se renforcent, la bande s'organise. Le développement comportemental typique de l'espèce est pratiquement acquis.
Celui-ci reste toutefois de modèle juvénile jusqu'à la puberté.


Importance de la socialisation et conséquences pratiques


Au fur et à mesure de la croissance, les chiots suivent donc une formation comportementale graduelle et progressive.
A toutes les étapes du développement, les conditions de milieu peuvent influencer le comportement ultérieur.
Toutefois il convient de mettre l'accent sur l'importance toute particulière de ces conditions de milieu lors de la période de socialisation.
Le chiot qui n'aura pas eu de contact avec l'homme dans cette période restera toujours très craintif par rapport à lui, l'évitera et sera, de ce fait, inapte au dressage.
D'après certains auteurs, le contact devrait même impérativement être établi pendant la phase de formation, c'est à dire avant la 7eme semaine. D'autres pensent que celui-ci est possible jusqu'à la 15eme semaine.
En l'absence de socialisation primaire une certaine socialisation secondaire reste toujours possible, mais elle est de type apprivoisement et ne permet donc pas l'utilisation du chien telle que nous la concevons. A l'opposé, le chiot qui aura été retiré de sa portée avant le début de la socialisation et élevé sans contact avec des chiens, présentera vis à vis de ces congénères un comportement très perturbé. Il en aura peur, ne s'identifierra pas à eux, et, à défaut de connaître le code d'expression sociale, pourra même courir parmi eux les plus grands risques d'agression.
S'il a été élevé uniquement par l'homme, le chien s'assimile à l'espèce humaine et peut même présenter des déviations du comportement sexuel qu'il oriente vers ses maîtres alors qu'il n'entrevoit aucunement la possibilité de s'accoupler avec un partenaire canin.

Dans le domaine des conséquences pratiques, il est donc absolument essentiel que le chiot ait des contacts aussi bien avec les chiens qu'avec l'homme dès le début de la phase de formation.


Bien que ce contact puisse encore être établi théoriquement jusqu'à 10 ou 12 semaines, nous devons craindre qu'un retard quelconque nuise à la qualité des rapports psychologiques que nous pouvons espérer avoir avec le chien.
De plus, dans ce sens, la quantité et la qualité des rapports homme-chien à cette époque ne sont pas indifférents.
La simple distribution de nourriture ne créée aucun lien.
Il peut suffire de visiter les chiots un certain temps par jour en leur parlant pour que ceux-ci ne craignent pas l'homme plus tard.
Mais plus les situations dans lesquelles seront impliqués l'homme et le chien seront durables et complexes, plus grands seront
l'attachement et la compréhension du sujet à l'égard de son maître. Il faut, en effet, que le chiot ait par ses expériences lapossibilité de développer des relations complexes.
L'éleveur devra donc rester un certain temps avec les chiots, se laisser flairer, lécher par eux, les manipuler et leur parler.
Les chiots très manipulés petits seraient plus forts tant psychiquement que physiquement que leurs congénères non manipulés.
C'est du moins ce qui ressort des expériences complétant celles que nous avons vues en étudiant la période néonatale et poursuivies dans les périodes suivantes. Des chiots soumis depuis leur naissance à des stimulations répétées ont été plus tard mieux armés que des chiots n'ayant pas subi ces stimulations.
Il en était de même dans diverses expériences pour des chiots habitués à prendre part tout petits à la vie de l'homme et dont celui-ci s'était beaucoup occupé. Ces chiots se sont montrés beaucoup plus actifs, plus sociables et plus doués pour résoudre divers tests que des chiots plus délaissés. Toutefois, l'optimum d'incitations n'est pas établi et dans cette matière comme en toutes choses, il doit bien y avoir un seuil à ne pas dépasser et un équilibre à rechercher.
L'existence de ce que PAVLOV a appelé les "névroses expérimentales" vient en effet limiter la portée des expériences dont nous venons de parler.
Des stress trop violents et trop continus peuvent ébranler le système nerveux du chiot et avoir des conséquences néfastes sur son
comportement ultérieur.
Une seule stimulation mal perçue peut déclencher ces névroses et perturber définitivement les réactions émotives du sujet.
Par ailleurs, le moment de l'application des incitations et la chronologie de celles-ci ont aussi leur importance.
Aussi CAMPBELL craint-il qu'un chiot trop manipulé avant 6 semaines donne un adulte trop soumis.
Il serait bon, par conséquent, si l'on veut obtenir un adulte d'un certain caractère, pas trop dépendant, d'établir un contact réservé avant 6 semaines et de parfaire les relations plus tard.
Le problème le plus général qui se pose dans la pratique est celui du moment de la vente des chiots.
Par la force des choses, la vente intervient pendant le développement: elle revient en général à retirer le chiot de sa portée -milieu canin- pour le placer en milieu humain chez son acheteur.
Le moment le plus propice à ce transfert est la 7eme semaine.
A cette date la socialisation primaire au chien est acquise par le contact avec la mère et la fratrie. L'identification de l'homme comme espèce amie est assurée par les visites de l'éleveur. La vie en milieu humain permet ensuite de parfaire la socialisation interspécifique.
De plus, cela permet d'éviter au chiot le stress de la séparation pendant la période de crainte qui apparaît à partir de la 8eme semaine.
Ce schéma est le meilleur pour les chiens de compagnie et pour tous les chiens dont l'utilisation requiert la meilleur connaissance des modalités de relations avec l'homme: chiens d'utilité type défense, guide d'aveugle, etc...
Il n'est pas l'idéal pour un chien qui devra posséder plus à fond les notions de comportement social des chiens tels que chiens chassant en collectivité (meute), lévriers, chiens de traineau. Pour ces chiens, la socialisation intraspécifique risque d'avoir été trop courte et il est meilleur de les maintenir plus longtemps en milieu canin ou à défaut de conseiller de leur faire prendre rapidement le contact avec d'autres chiens.
Les conséquences pratiques au niveau de l'éducation sont également multiples, mais ne sont pas de notre propos.

En conclusion on peut dire que le comportement du chien adulte est un ensemble complexe qui résulte des effets additifs et imbriqués de composantes multiples.
A la base se situe le tempérament déterminé héréditairement et sur lequel on peut agir par sélection.
Cette composante héréditairre et les possibilités qu'elle offre d'action sélective débouche déjà, à ce stade, sur la diversité des tempéraments raciaux et individuels.
Au fur et à mesure du développement qui suit un cours également prédéterminé, les conditions de milieu s'exerçant n'importe quand ont un rôle formateur ou modificateur à long terme.
L'existence d'une période critique de socialisation et l'étude de ses modalités dans les espèces à empreinte rapide permet pourtant de codifier relativement les modalités d'action souhaitables à ce moment déterminant.
Toutefois la variabilité des tempéraments et aptitudes innées, la multiplicité des types de relations souhaitées entre l'homme et le chien dans les utilisations, la diversité des formes d'action possibles et des moments oppportuns pour les mettre en oeuvre, sont autant de facteurs qui ouvrent un champ d'investigation immense et seulement partiellement exploré.

B. Quéinnec, docteur Vétérinaire,
ancien Maître de Conférences de l'Ecole Vétérinaire de Toulouse
Lien direct : http://pagesperso-orange.fr/cadam/info1art.htm
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http://www.les-cerberes.com
 
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